La Omra consiste en une visite de la Kaaba à La Mecque où des rites spécifiques sont accomplis. Ce rituel est similaire à un petit pèlerinage que les musulmans peuvent effectuer tout au long de l'année, à l'exception de certains jours précis. Les rites de la Omra durent généralement environ 3 heures, pendant lesquelles les pèlerins effectuent des actes d'adoration à l'intérieur du territoire sacré. Contrairement au Hajj, surnommé le "grand pèlerinage", la Omra n'est pas l'un des piliers de l'Islam et n'est pas une obligation religieuse.
Dans ce qui suit, nous explorerons les étapes de ce pèlerinage sacré et les significations profondes qu'elles portent pour les croyants.
Avant d'entamer l'Ihram (sacralisation), il est recommandé de prendre un bain complet (Ghusl), d'épiler certaines parties du corps comme les aisselles et le pubis, de se couper les ongles, de tailler la moustache et de mettre du parfum sur le corps, mais pas sur les vêtements d'Ihram (par exemple du musc).
Après avoir pris le bain rituel (Ghusl), le pèlerin noue autour de sa taille un Izar (un pagne blanc) et porte un Rida (un drap blanc) sur le haut de son corps. Pour les chaussures, le pèlerin portera des sandales. Il peut porter les vêtements d'Ihram dans sa chambre d'hôtel avant d'atteindre le Miqat (lieu de sacralisation), comme cela a été pratiqué par le Prophète (Paix et Bénédictions soient sur lui) et ses compagnons.
Il est important de noter que porter les vêtements d'Ihram ne signifie pas entrer en état de sacralisation.
Après cela, le pèlerin embarque dans le bus pour se rendre à La Mecque en passant par le Miqat. Dans notre cas, venant de Médine, notre Miqat est Dhou-El Houlayfa, également appelé Abyar-Ali (à 12 km de Médine).
Une fois au Miqat, les pèlerins pour qui le Miqat est Dhou El Houlayfa peuvent (acte recommandé mais non obligatoire) accomplir une prière surérogatoire car l'endroit est béni.
Si le pèlerin arrive au Miqat au moment de la prière du Dohr, il accomplit la prière du Dohr, puis il formule son intention (comme l'a fait le Messager d'ALLAH, Paix et Bénédictions soient sur lui).
Après avoir terminé sa prière et décidé d'entrer en état d'Ihram, le pèlerin se tient debout, en direction de la Qibla, pour prononcer l'intention suivante :
"LABAYKA ALLAHOUMMA ‘OMRA" Ô mon Seigneur, me voici pour accomplir une 'Omra
Auquel il peut ajouter :
"ALLAHOUMMA HADHIHI ‘OMRATAN LA RIYA-A FIHA WA LA SOUM’ATAN" Sans ostentation ni recherche de réputation
Si l'on craint de ne pas pouvoir achever la 'Omra ou le Hadj pour une raison quelconque, on peut ajouter à la phrase précédente :
"ALLAHOUMMA MAHILLI HAYTHOU HABASTANI" Ô mon Seigneur, je me désacraliserai là où Tu m'arrêteras
Une fois à bord du bus, le pèlerin commence à réciter la Talbiya (à voix haute) :
LABAYKA ALLAHOUMMA LABAYK, LABAYKA LA CHARIKA LAKA LABAYK, INNA AL-HAMDA, WA NI’MATA, LAKA WAL-MOULK, LA CHARIKA LAK Me voici à Ton service, ô Allah ! Me voici à Ton service. Tu n'as pas d'associé. À Toi seul appartiennent la louange, la grâce et la souveraineté. Tu n'as pas d'associé.
Le pèlerin doit réciter la Talbiya tout au long du trajet. Il peut également ajouter occasionnellement le Tahlil :
LA ILAHA ILA ALLAH Nulle divinité excepté Allah
Il est crucial de se rappeler qu'en état de sacralisation (Ihram), certaines actions deviennent interdites, notamment :
le rasage ou la coupe des cheveux,
la coupe des ongles (des mains ou des pieds),
l'utilisation de parfum sur le corps ou les vêtements,
la conclusion ou la proposition de mariage pour soi-même ou pour autrui,
l'engagement dans des activités sexuelles, y compris les préliminaires,
la chasse,
Ces sept interdictions s'appliquent aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Cependant, deux autres interdictions s'ajoutent pour les hommes et leur sont exclusives:
le port de tout objet couvrant la tête, comme un turban, une casquette, une écharpe ou un chapeau,
le port de vêtements comportant des coutures, tels que des pantalons, des chemises ou des t-shirts,
Les femmes peuvent porter les vêtements de leur choix, mais elles ne doivent pas porter de gants ni couvrir leur visage avec un voile intégral.
Quand le pèlerin atteint le lieu béni de La Mecque (AL HARAMOU AL MAKKI) et que les bâtiments de La Mecque deviennent visibles, le Haj (pèlerin) cesse de réciter la Talbiya pour se consacrer à certains actes, notamment :
Il est recommandé pour le pèlerin (haj) de se laver entièrement le corps en faisant le « Ghusl » (bain rituel, où l'ensemble du corps doit être lavé avec de l'eau et des produits d'hygiène non parfumés) et d'entrer dans la ville sainte de La Mecque en plein jour (si cela est possible avec la permission d'ALLAH).
ALLAHOUMMA SALI ‘ALA MOHAMADIN WA SALLIM, ALLAHOUMMA IFTAH LI ABWÂBA RAHMATIK Que la Paix et les Bénédictions d'Allah soient sur Muhammad, ô Allah, ouvre-moi les portes de Ta Miséricorde.
Une fois que le pèlerin aperçoit la Sainte Ka’ba, il peut lever ses mains pour invoquer le Seigneur de l’Univers et faire des dou’as, c’est-à-dire des invocations (l’éminent IBN ABBAS, qu’ALLAH soit satisfait de lui, l’avait fait). Il n’y a pas de dou’a en particulier, cependant il est rapporté que le Prince des Croyants OMAR (qu’ALLAH soit satisfait de lui) invoquait comme suit (version phonétique) :
ALLAHOUMMA ANTA SALAM, WA MINKA SALAM, FA HAYINA RABANA BI SALAM Ô Allah, Tu es la Paix, et de Toi vient la Paix, fais-nous vivre, Seigneur, dans la Paix.
Ensuite, le pèlerin va vers la pierre noire (AL-Hajarou El-Aswad), se tient en face d’elle et dit :
BISMILLAH, ALLAHOU AKBAR
Ensuite, il la touche et l’embrasse. Dans le cas où il ne peut l’embrasser de manière effective, il la touche avec sa main droite et embrasse ensuite sa main. Dans le cas où il ne peut même pas la toucher, le pèlerin lui fera signe avec sa main de loin. Le pèlerin répète cela à chaque tour.
Une fois que le pèlerin aperçoit la Sainte Ka’ba, il peut lever ses mains pour invoquer le Seigneur de l’Univers et faire des dou’as, c’est-à-dire des invocations (l’éminent IBN ABBAS, qu’ALLAH soit satisfait de lui, l’avait fait). Il n’y a pas de dou’a en particulier, toutefois il est dit que le Prince des Croyants OMAR (qu’ALLAH soit satisfait de lui) invoquait comme suit (version phonétique) :
Il faut savoir qu’il n’est pas autorisé de pousser les autres pèlerins pour s’approcher et tenter d’embrasser AL-Hajar El-Aswad (la pierre noire).
Avant de débuter Le Tawaaf El Qoudoum (tawaf d’arrivée), le pèlerin doit laisser nue son épaule droite en passant son Rida (=drap ou houppelande) en dessous de son aisselle droite puis en la mettant sur son épaule gauche. Ceci est appelé EL-IDTEBA’.
A partir de ce moment-là, le pèlerin entame son TAWAF en faisant des tours autour de la Ka’ba de sorte que la Ka’ba soit à sa gauche en passant derrière EL-HIDJR. Le pèlerin est tenu de faire sept tours (CHAWT), à chaque passage devant la pierre noire il sera comptabilisé un CHAWT (un tour). Le pèlerin doit faire les trois premiers tours tout en hâtant le pas (AL-RAML) : ceci ne se fait que dans TAWAAF EL-QOUDOUM), puis il marche pour les 4 derniers.
Il est bon de toucher avec sa main EL-ROUKN EL YAMANI (nom du coin précédant le coin de la pierre noire) à chaque passage (pas de baiser dans cette situation-là). Si cela est impossible, il n’est pas nécessaire d’effectuer un signe avec sa main.
Il est bien de réciter durant la distance qui sépare EL-ROUKN EL YAMANI et la pierre noire :
RABANA ATINA FI DOUNYA HASSANAH, WA FI-L-AKHIRATIHASSANAH, WA QINA ‘ADHABA N-NAR ô Seigneur ! Accorde nous le bien ici-bas et dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du feu
Il faut savoir que, mise à part la dou'a citée juste avant, le Tawaf ne contient pas de dou’as précises comme le pensent certains. Le pèlerin peut donc dire la dou’a qu’il veut ou réciter du Saint Coran.
Il est possible d'aller à un endroit nommé le Moultazam (lieu entre la pierre noire et la porte de la Ka'ba) pour formuler des dou ‘as en mettant le visage, la poitrine, les mains et les avant-bras sur cet endroit.
Quand le 7ème tour est fini, le pèlerin couvre son épaule droite.
Ensuite, il va vers MAQAM IBRAHIM c'est-à-dire la station d'Ibrahim, et récite le verset qui suit :
WA TAKHIDHOU MIN MAQAMI IBRAHIMA MOUSSALLA Adoptez pour lieu de prière, ce lieu où Ibrahim se tint debout
Par la suite, le pèlerin se place derrière la station d’Ibrahim de façon à ce que le Maqam Ibrahim soit entre le pèlerin et la Ka’ba, et il fait 2 unités de prière (rak’a) avec sourate EL KAFIROUN (n°109) dans la 1ère rak’a et sourate AL IKHLAS (n°112) dans la deuxième rak’a, avec la permission d’ALLAH. Le pèlerin veillera à ne pas passer devant les pèlerins en prière, et de ne pas laisser les autres passer devant lui.
Après cette prière, le puits de ZAM ZAM n’étant plus accessible, il se dirige vers les points d’eau et boit de l’eau de Zamzam jusqu’à être rassasié et il en met aussi sur sa tête. Ensuite, il va à AL-Hajar El-Aswad (pierre noire) et prononce le takbir «ALLAHOU AKBAR» et l’embrasse comme vu plus haut.
Après cela, le pèlerin se dirige vers la pierre noire (AL-Hajarou El-Aswad), se place en face et prononce :
BISMILLAH, ALLAHOU AKBAR
Ensuite, il la touche et l’embrasse. S'il ne peut pas l'embrasser directement, il la touche avec sa main droite puis embrasse sa main. S'il est incapable de la toucher, il lui fait un signe de loin avec sa main. Ce rituel est répété à chaque tour.
Avant de commencer le Tawaaf El Qoudoum (tawaf d’arrivée), le pèlerin doit dégager son épaule droite en passant son Rida (= drap ou houppelande) sous son aisselle droite puis en le plaçant sur son épaule gauche. Cela est appelé EL-IDTEBA’.
À partir de ce moment, le pèlerin entame son TAWAF en faisant sept tours autour de la Ka’ba de sorte que la Ka’ba se trouve à sa gauche en passant derrière EL-HIDJR. Le pèlerin doit faire sept tours (CHAWT), chaque passage devant la pierre noire étant comptabilisé comme un CHAWT (un tour). Les trois premiers tours doivent être effectués en marchant rapidement (AL-RAML) - cette pratique est réservée uniquement au TAWAAF EL-QOUDOUM - puis les quatre derniers tours doivent être effectués en marchant normalement.
Il est recommandé de toucher EL-ROUKN EL YAMANI (le coin précédant le coin de la pierre noire) à chaque passage (sans l'embrasser à ce stade). Si cela n'est pas possible, il n'est pas nécessaire de faire un geste de loin avec la main.
Il est bénéfique de réciter pendant le parcours entre EL-ROUKN EL YAMANI et la pierre noire :
RABANA ATINA FI DOUNYA HASSANAH, WA FI-L-AKHIRATIHASSANAH, WA QINA ‘ADHABA N-NAR Ô Seigneur ! Accorde-nous le bien ici-bas et dans l'au-delà ; et protège-nous du châtiment du feu.
Il est à noter que, à part la dou'a citée précédemment, le Tawaf ne comporte pas de dou’as précises comme certains pourraient le penser. Le pèlerin peut donc réciter la dou’a de son choix ou réciter des versets du Saint Coran. Il est possible de se rendre à un endroit appelé le Moultazam (l'espace entre la pierre noire et la porte de la Ka'ba) pour formuler des dou'as en posant le visage, la poitrine, les mains et les avant-bras sur cet endroit.
Une fois le septième tour terminé, le pèlerin recouvre son épaule droite. Ensuite, il se dirige vers le MAQAM IBRAHIM, c'est-à-dire le lieu d'Ibrahim, et récite le verset suivant :
WA TAKHIDHOU MIN MAQAMI IBRAHIMA MOUSSALLA Adoptez pour lieu de prière, ce lieu où Ibrahim se tint debout.
Ensuite, le pèlerin se place derrière le MAQAM IBRAHIM de sorte que le Maqam Ibrahim soit entre le pèlerin et la Ka’ba, et il effectue 2 unités de prière (rak’a) avec la sourate EL KAFIROUN (n°109) dans la 1ère rak’a et la sourate AL IKHLAS (n°112) dans la deuxième rak’a, avec la permission d’ALLAH. Le pèlerin veillera à ne pas passer devant les pèlerins en prière et à ne pas permettre aux autres de passer devant lui.
Après cette prière, puisque le puits de ZAM ZAM n'est plus accessible, le pèlerin se rend aux points d'eau et boit de l'eau de Zamzam jusqu'à être rassasié, en en mettant également sur sa tête. Ensuite, il se rend à AL-Hajar El-Aswad (la pierre noire), prononce le takbir « ALLAHOU AKBAR » et l’embrasse comme décrit précédemment.
Le Hajj et la Omra sont des moments de transformation spirituelle profonde pour les musulmans. Pour tirer le meilleur parti de ces pèlerinages, il est impératif de s’éloigner des péchés et de se tourner vers Allah avec un cœur pur et une intention sincère. Ces voyages ne sont pas seulement des rituels extérieurs, mais des occasions de purification intérieure, de renouvellement de la foi et de recherche du pardon divin. En s’efforçant de s’éloigner des péchés pendant le Hajj et la Omra, les croyants peuvent véritablement expérimenter la grâce et la miséricorde d’Allah.
Le pèlerin vient de terminer sa Omra. Il se désacralise donc par la permission d’ALLAH.